by Scander Safsaf. 04/11/2020. Algerian Freedom Alliance.
Jacobins en toute certitude, philanthrope de leur non possession à l’égard d’un peuple dépossédé, la convergence des intérêts de la nation dits supérieurs et ceux survivalistes de l’organisation, loin d’une figure de style, préfigure de la chose politique et son addendum bureaucratique tels qu’imaginés et pratiqués par ces cassandres du nous ou l’abîme. Jamais autant exacerbée qu’en période de crise, cette confluence du cours populaire et de ses censeurs populistes, réalité biaisée d’une dualité gouvernant gouverné, reste centrale au projet économique tel que pensé et voulu justement dans cette concomitance des intérêts, justifiant ainsi intrinsèquement et pleinement l’à propos de leur approche et de leur positionnement. Le ou les cadres de cette communalité ne manquent en effet pas et l’on cite pêle mêle les arguments habituels, bateaux, de la stabilité sud méditerranéenne, du contrôle des flux migratoires, de la lutte anti-terroriste. Le bien des gens du nord primant sur celui des peuplades du sud, par cette courroie de transmission d’une bureaucratie, prépondérante, métastatique, inique, grandement inclusive voire exclusive selon où l’on se trouve, celle des intérêts particuliers. L’intérêt spécifique phagocytant le général, s’adouble encore de celui global dans une transfiguration de son spécisme vers un généralisme forcément salvateur.
Pénétrante à tous les niveaux d’une société dont eux-mêmes sont issus, usitant d’interfaces largement acquises à leur dessins. La constance dans l’entrisme dont fait preuve cette classe jupitérienne, n’a d’égal que le caractère anomalique de leur existence dans cette sphère symbiotique liant l’État à ses conscrits. Malformation d’un corps en devenir, lui meme cherchant la pleine possession de ses moyens dans une indépendance véritable lui échappant depuis des lustres. Criant d’un manque de maturité par crimes de lèse-majesté d’une, ou plutôt à l’égard d’une république plus columbarium de tous ses manquements et a la somme égalant le flagrant échec d’une possible mise au pilori par quelques donateurs internationaux. D’un congrès de la Soummam plein d’idéal à un messalisme véritable alternative au jusqu’au boutisme de la pensée dominante, en passant par octobre rouge et printemps berbère. Le tout perçu comme déviance et pluralisme à déjouer par liquidation lato sensu des mains de quelques tontons flingueurs, assassins de la République. Véritable dichotomie, à priori non viable, se muant par force chose mais surtout par élimination physique, noyautage idéologique, mise en chape dogmatique, le tout enrobé d’une rhétorique des grands dieux, face à une populace des châtiments se résignant au final par force misère à cette position de caste inférieure. Se muant donc, par autant d’actes fondateurs, initiateurs et catalystes, genèse d’une révolution volée, en cette chose primordiale, apolitique diront certains, politisée jusqu’à la moelle dans les faits, de ce parti pris envers la masse.

Car au-delà des sacrifices de ses enfants, par delà la souffrance de maquisards panse pleine des racines amères d’un triptyque rendu acronyme. Ni uni, ni libérant, valeur plutôt notionnelle d’un paiement à vie, au reliquat enflant, métastasant, d’un endettement sempiternel qui au final dépasse le prix de l’entendement, celui de quelque demain digne et fraternel. Du tréfond d’une terre se cherchant, vague après vague d’autres faits sien en se réinventant. De ces ruines millénaires, de ces écrits que peu entendent, d’une histoire dépassant son cadre et leur diktat. Guette vil et condescendante récupération, d’un nom, d’un combat, d’une liberté, d’une vie en offrande à descendance, d’une mort espérée utile, d’un ossuaire offert en apparat à des mélophores, gardien d’un culte illégitime.
Fous du roi mais surtout faiseur de roi, c’est de manière rédhibitoire et apostolique que s’impose à toute la contrée, ce clergé des fois. Foi lui même officielle, partie maintenant fonctionnelle d’un tout, par a priori, osmose, non pas de ces valeurs, non pas de ces obligations, ni même d’un acte désintéressé de ce patriotisme souvent à échelle variable. Mais comme l’expression naturelle d’un soi ou la projection de celui-ci vers cette scène des bailleurs et de leurs attentes, l’identifiant au final à un même. Jusqu’à la moelle disions-nous? Jusqu’à ce miroir de la conscience populaire, attendant et expectant le visage hideux de cet ennemi de l’intérieur, mais découvrant effarée, à posteriori, sa propre réflexion, son propre visage, trait pour trait d’un soi que l’on ne veut pas être. Car c’est bien de cela dont il s’agit, dans cette identification au séant, absolu révélateur, d’un acte d’invasion d’une violence inouïe, d’une brutalité sans nom, de ce génome populaire qu’il intègre par force. Y projetant ainsi ses humeurs, sa pensée, toute une machinerie et son pléthore d’outils mortifères, leur donnant ad litteram, toute la latitude et la contenance qu’il sied, au détriment de ce corps originel, carcasse évidée de toute substance, coquille maintenant vide de ses illusions.