Droudkel contre prêt. Partie 1: “Nécessité fait loi”

by Scander Safsaf. 12/10/2020. Algerian Freedom Alliance.

La nouvelle fit l’effet d’une bombe tant celui qui, considéré comme partie intégrante de ce terreau sahélien, aux racines remontant au contrefort de l’Atlas et au delà. Celui qui, adoubé de sa muse pamphlétaire nous avait somme toute habitué à ces cavales presque poétiques, fleur au fusil, qui sans coup férir au confort de casemates climatisées et sans doute empruntées à une grande muette cherchant toujours vingt ans après, se permettait de narguer trois cent mille hommes et dix milliard de budget sécuritaire. Celui qui symbolisait tant cette transition de l’idéologique au pragmatisme barbare et sans équivoque. Du divin par droit, au terrestre sans aucuns droits. Tant celui-ci donc, demeurait insaisissable au vu de l’histoire récente de cet islamisme algérien et son corollaire jihadiste. Représentant officiel d’une internationale non socialiste, guide touristique à ses heures, grand connaisseur de cet art rupestre au fameux rouge pigmentaire, et j’en passe. Celui-ci, donc, n’est plus. Quelle perte ! Dirions-nous de prime abord, ou plutôt quelles pertes? A y réfléchir et pour qui. Les apparences sont trompeuses dit-on, prometteuses je préfères nuancer pour ma part. L’élimination physique, métaphorique ou même métaphysique de ce cadre de la mouvance islamo-créée, créationniste pour ainsi dire, est opportune, pour ne point dire, tombe à pic .

Tout étant matière à contextualiser dans un chamboulement sans aucun équivalent dans cette histoire dite moderne, ou chaque dominion, chaque aire d’influence, chaque alliance, considérés comme acquis, se voit remettre en cause sous les coups de boutoir d’une actualité ou l’extraordinaire le partage au cauchemardesque et dont l’instantanéité en décuple la portée, rendant vaine sa mise sous contrôle/tutelle. Événementiel, je le rappelle, tout bonnement unique depuis la dernière guerre mondiale et la chute du bloc soviétique. Qui pourrait en effet prétendre s’en préserver dès lors qu’il suffit d’un battement d’ailes “chiroptériques” du Yunnan, pour engendrer tornades et chamboulements jusqu’à ces îles perdues du désert pacifique. Riche actualité d’un feuilleton du brexit à rallonge. D’une pandémie que tout le monde voyait venir mais personne n’attendait. Ses conséquences que sont entre autre l’implosion du prix des matières premières et de l’or noir en particulier. D’une guéguerre sino-américaine sur fond de bouffonneries loufoques par média social interposé. Chacun jouant pleinement et ostentatoirement sa caricature dans un affrontement jouant le long d’un arc allant des provinces du Xinjiang au large du Japon en passant par Hong Kong et ces îlots artificiels des mers de Chine. Enfin actualité d’une union européenne à la dérive, soumise à de nombreuses forces centrifuges et ne sachant où donner de la tête tant les antagonismes sont nombreux. Tiraillée par un atlantisme rassurant, soucieuse des grands équilibres de ce monde, avide de gaz sibérien, ne pouvant in fine éviter les grands écarts permanents et amoindrissant en termes de poids géopolitique global.

Dans un monde dorénavant sous batteries et où le moindre cratère martien se voit béatifié, baptisé dans l’optique d’une colonisation au relent surtout dystopique, mais propice à la vente du tout électrique. L’or noir n’est plus et le roi covidien étend désormais son empire sur toute la planète; Annihilant par là même cette sacro-sainte activité économique et son pendant keynésien qu’est la croissance éternelle, sous perfusion des presses à papier monnaie. En bref, des équilibres macro-économique clairement remis en cause dans un pays ‘shooté’ à l’huile jurassique et où la baguette matinale tient du slogan politique. Terre de blé sans blé, c’est bien ce dernier dont il faut assurer la continuité à défaut d’en voir les ouailles revendiquer le droit de vote ou même verser dans un réalisme politique autre que la ligne éditoriale du politburo de la lubyanka. Au vue de l’état extrêmement préoccupant des finances, osons dès lors un aphorisme des plus lapidaire en notant simplement, ce n’est pas gagné. La vitesse à laquelle se sont dégradées ces finances publiques et les quelques deniers issus de l’ère Bouteflika, laissent entrevoir l’inéluctabilité de négociations directes avec des instances monétaires, tant honnies et décriées. Ajournées jusqu’à la par le truchement d’ajustements pseudo structurels de la balance des paiements et des taux de change, celles-ci finissent par se rappeler au bon souvenir d’élites absconses, amnésiques souvent aussi. Instances, je le précise, que l’on croyait avoir reléguées au fin fond d’une boîte à cauchemars, scellée par le poids de ses pétrodollars et qui comble de l’absurde se bousculaient il y a peu au portillon du palais de la Mouradia pour bénéficier des quelques largesses d’une économie que l’on disait incapable d’absorber de tels flux financiers, même prête à lancer son propre fond souverain. Incapable elle en a été ou du moins chaque dollar investi, à défaut d’en rapporter autant, donna l’occasion à des réseaux parallèles d’en engouffrer deux de plus, au dépend d’un trésor supposément rompu à l’exercice fiduciaire, mais versant au final dans la monétique pour gens bien introduits. Où générer alors ce précieux cash, huile essentielle de cette énorme machinerie bureaucratique ? Devant l’impossibilité de se financer sur des places boursières internationales dont on imagine les pourvoyeurs à l’affût du moindre défaut de paiement et risquant donc de voir ses possessions saisies. Devant l’inanité de produire le moindre bond du trésor reconnu sans que celui-ci ne soit relégué dans la catégorie des rendements spéculatifs à haut risques, voir pourris. Devant cette montagne d’obstacles inhérents au peu de crédibilité accordée à une économie archaïque à bien des égards, se dressant face à l’éventualité, voir plutôt l’obligation d’un refinancement. Ne s’offrent alors que peu de possibilités, deux pour résumer. En premier lieu, simplement, faire appel à ces alliés traditionnels que sont Chine et Russie et c’est ma conviction que certaines lignes de crédit ont d’ores et déjà été accordées. Le récent achat de chasseurs de combat de cinquième génération peut être interprété comme le collatéral d’un prêt russe. D’autre part au vue de l’implication chinoise dans les projets d’infrastructures locaux, l’on ne peut imaginer ceux-ci ne pas venir en aide à un partenaire qui nonobstant demeure un débouché à des entreprises en mal de ce dernier. Toutefois cette option des partenaires stratégiques porte à mon sens en soi certaines limitations liées à l’importance des collatéraux à offrir en contreparties: Accaparement de la production d’hydrocarbure, exclusivité commerciale et autres contrats d’armement comme l’attestent les exemples vénézuélien et iranien. L’installation de bases militaires avancées sur le flanc sud otan, bien que opportuniste, serait une panacée pour ces mêmes partenaires, une carte essentielle dans ce grand échiquier de la mondialisation.

Ne voulant prendre le risque d’une telle marginalisation, synonyme de dérive hyper inflationniste, de latence technologique, de perte de compétitivité et de son corollaire productif. Tout cela  allant de pair avec effondrement social et son cortège d’instabilité tout azimuth. Ne désirant pas laisser ce microcosme algerien s’imprégner des pratiques d’alliés au final encombrants, de par leur positionnement et image à l’international. Voir ces derniers marquer d’un sceau permanent, incapacitant, nuisible, une économie déjà handicapée par des décennies de théorisations instiguées au dépend de pratiques ayant fait le succès de pays aux approches plus pragmatiques. Économie algérienne en toute théorie, génératrice, pourvoyeuse, créatrice, compétitive et dominante; se retrouvant nonobstant, structurellement amoindrie, incapacitée des mauvais choix d’une gouvernance d’alors, plus préoccupée d’idylles tiers-mondistes, sous l’oeil bienveillant d’un hôte heureux de fournir cigar, datcha et bain de cette immaculée mer noire. Ou d’une gouvernance actuelle, leurrée des prospects d’usines clés en main, promises à conquérir ces marchés africains, sous l’œil rieur d’un hôte en mal de sacerdoce planétaire.

N’imaginant pas ces métronomes de l’illégitime, adepte des partitions autocratiques, du bémol liberticide, céleuste de ces galériennes d’un autre temps; au feu grégeois d’une oppression de tout moment; au long cours d’une insurrection qui ne vient pas, mais se chargeant plus encore d’inexorable au chaque tirade d’un vernaculaire empestant. Ne les imaginant pas s’enfermer dans l’exclusivité d’une relation, profane, incestueuse, irreverencieuse à bien des égards et vouée aux gémonies comme l’atteste l’exemple ou plutôt le contre exemple de pays aux choix stratégiques plus cohérents. De la Corée aux miniers d’Amérique latine en passant par ces pays africains, nouvelle Mecque des classes moyennes. Sans oublier ces ex Europe de l’est, sauvés in extremis du chiasme militaro progressiste d’une union des bantoustans. La contre révolution des marchés, à défaut d’exaltation lyrique sur fond de cœur rouge, livre ou plutôt délivre quelques populations d’une bunkerisation et de son auréole de paupérisation des masses. Ne les imaginant pas donc…accordons leur le crédit du sursaut salvateur, du soubresaut d’une prise de conscience, non pas collective mais du maître des clés sentant la fatalité des soupes populaires, la marche d’une soldatesque du salut, poindre à l’horizon. Et à risquer cette engeance, c’est donc naturellement et en deuxième lieu, vers ces mêmes instances, ce notariat international de la faillite, que se tourneront ces épris du décret.

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