by Scander Safsaf. 16/03/2019. Algerian Freedom Alliance.
“Contre les apparences munissez vous de sagesse”
Ah mes aïeuls, la plèbe s’est enfin réveillée après des décennies marchant tête baissée. Elle réalise et applique enfin cette maxime présidentielle: “Lève la tête!”
Comment ne pas? Celle-ci, taxée de soumission et abhorrant la moindre goutte d’hémoglobine, ne pouvait laisser passer l’affront d’un tel monstre. En chaise roulante certes, mais monstre quand même monsieur! Ah mais j’entends déjà certains d’entre vous: “oui mais son frère” ou encore :”bon mais son beau frère”, parfois: “en fait son coiffeur”, une fois ceux-ci ou ceux-là. Longue est la liste des détestations, ou disons le, des épouvantails, tout aussi effrayant les uns que les autres, tous versant dans la caricature la plus ubuesque.
Entre l’idiot du village s’érigeant en expert des contrées lointaines, capable de visions dignes d’un oracle des temps anciens. Le blagueur invétéré gouvernant non par décret mais par boutades et autres lapalissades, tellement vraies qu’elles nous en font pleurer, surtout pas de rire. Entre le narcissique si piètrement persuadé du bien fondé de sa gouvernance qu’il nous convaincrait presque, soixante ans après, de son imminente réussite. En passant par l’oiseau de mauvaises augures prédisant à tout va la fin de la civilization. Sans oublier l’éminence soit disant grise murmurant à l’oreille du zaïm, la tenant même et y versant la parole désintéressée d’une vision quasi prophétique pour certains. La liste est longue.
La liste est longue de ces pantins désarticulés et chimériques jouant à merveille cette partition en dort majeur pour derbouka, s’étrennant selon le tube du moment. En veux tu, en voilà, la plèbe adore, les jeux à qui plus ridicule sont ouverts. Le cirque présidentiel et son chapiteau digne de la cour des miracles est en ville, ses acteurs jetés en pâture à une foule bien évidemment éprise de justice et autre liberté.
Justice et liberté, les fins mots! Soixante années de bas mots à ton encontre ne te suffirent pas, quelques belles paroles et un théâtre à la gaudriole te font chavirer et bomber le torse face à ce tyran en roulette, pourfendeur de nos libertés. Toz et retoz comme dirait l’autre! A marionette son marionnettiste et à défaut d’ordonnateurs pour ce spectacle nous trouverons bien un autre sieur à qui profite le crime pour ce qui n’est d’autre, au final, qu’une querelle d’ importateurs ne parvenant pas à fixer le prix du pain. Une querelle de restaurateurs ne s’entendant pas sur la tambouille seyant le mieux à ces tubes digestifs. Chacun y va de sa légitimité, de son amour pour la patrie, de son droit inaliénable à décider pour tous ces quidams.
Pauvre peuple. Tu danses, entraîné par la rythmique effrénée de ces quelques promesses d’un lendemain meilleur. Tu danses, pour oublier la plèbe que tu leur es, déboutée de toutes raisons, ne voulant pas, ne pouvant pas, ne pensant pas, ne savant pas pour au final ne pas, simplement.
Dépité, la larme à l’oeil, le regard vide et sans horizons, le vieil homme s’échine sur son jardin. Celui-ci n’a pas murit, ses quelque plants arrachés par le vent nauséabond de fossoyeurs érigés en apprenti-sorciers.